Depuis le mardi 18
Novembre les conditions météo se sont sensiblement aggravées avec un vent de
Est Nord Est forcissant 20 à 25 nœuds et
accompagnes d’une houle croisée très forte. Désormais nous voilà rentres dans la
zone de grains qui apportent leur lot de douche et de rafales a plus de 35
nœuds.

Après une semaine dans
ces conditions c’est toujours sous 20 nœuds de vent avec une forte houle d’est
que nous filons vers la Martinique. Les 
grains disparaissent à la pointe 
du jour et se reforment spontanément au coucher du soleil après une
forte évaporation dans la journée et un taux d’humidité très élevé. Par
ailleurs la mer s est remplie d’algues 
dérivantes (provenant de la mer
des Sargasses) qui empêche toute pêche productive.

Une voilure réduite à deux
ris et un génois tangonne et roule au 2/3 nous permet d’avancer à plus de 6
nœuds de moyenne et des pointes en surf
de 12 à 13 nœuds. Bien sur ces conditions ont changé nos habitudes de vie a bord : repas
succincts bien souvent servis dans un
bol, les boitages ont petit à petit remplace les produits frais, le produit
de la pêche ne nous nourrit plus, les quarts se font désormais à deux par tranche de 5 heures durant la
nuit.

A part quelques rares
cargos et une bouée météo dérivante, nos rencontres en mer se sont limitées à
deux voiles apparues à l’horizon et
presque aussitôt disparues et le passage d’un voilier de la course du rhum a
moins d’un demi mile (Coup de cœur, dont
le skipper semblait dormir, donc pas de contact radio…).

Cote technique nous
aurons traverse l’atlantique sur deux immenses bords, génois tangonne et bien
souvent deux ris. Une inspection des écoutes a vite révélé une usure anormale
des bouts dans la ferrure du tangon, évitant une rupture accidentelle. Globalement le bateau se comporte
bien dans la houle et sous les grains. Notre 
pilote Gedeon a repris du service
depuis quelques jours après une gestion minutieuse de l’énergie de 
bord et une amélioration des conditions 
de vent et houle. : Il fait merveille et permet de se reposer un
peu.

 Depuis quelques jours, l’ambiance à bord se
concentre autour du compte à rebours et une estimation de l’heure d’arrivée au
Marin. Cela sent l’écurie. Les messages avec les épouses se multiplient pour
organiser l’après croisière en Martinique.

 

Mardi 25 à 21 heures Le
Marin est a 40 Nautiques on se prépare à une nuit blanche. Le vent souffle
toujours de 15 à 20 nœuds et l’atterrissage est prévu à 4 heures du matin,
heure locale. Encore une arrivée de nuit

 Finalement c’est vers 2heures qu’ on vire la pointe de l’ile et
qu’on entame la remontée vers le Marin sous un dernier grain tres violent et
trouver Olivier, le fils de Christophe,venu à notre rencontre pour nous piloter
jusqu’ au ponton.

Démarrage du moteur et …
rien, panique à bord. Apres quelques essais, il démarre et …cogne dure, de
nouveau panique bord… le temps de
débarrasser l’hélice des Sargasses, les algues de la mer du meme nom qui
envahissent en ce moment toutes les plages des Antilles.

Et nous voilà à 3 h du
matin en train de sabler au champagne la fin de notre périple :

38 jours en mer, et 19 jours d’attente au port pour
des fenêtres météo et escale technique. 4355 miles, à la moyenne de 117
nautiques/jour.

La traversée s’est faite en 21 jours et 14 heures à la vitesse de 130 nœuds moyens pour 2793
miles entre Lanzarote et Le Marin

La pêche nous a donnée 9 dorades (taille 56 cm et 1.5
kg) , 5 orphies, 4 bonites, 10 maquereaux et amélioré l’ordinaire.

Merci Gilles pour son
assistance à terre. Merci pour les messages de support lus à notre arrivée.
Yeched Mad vous donne rdv pour son retour en France au printemps 2015.